Vallées d'Aure & Louron - Pyrénées

Ils étaient une soixantaine d'habitants des vallées d'Aure et du Louron à s'être rendus jeudi soir à Arreau à l'invitation de la communauté de Communes Aure Louron (CCAL)  pour débattre sur le projet de PLUi valant SCOT*.
Une démarche de concertation prévue par la loi et qui permet d'associer les habitants à l'élaboration du projet de territoire.

Après un rapide rappel sur la procédure d'élaboration du PLUi et ses différentes phases de concertation, les participants ont été invités à rejoindre 4 tables rondes portant sur des thématiques structurantes : la vie à l'année sur le territoire, le développement économique, l'environnement , le paysage et le patrimoine.

En complément de ce que les élus avaient déjà exprimé sur les sujets (certains participaient d'ailleurs aux tables rondes) sont ressorties les remarques ou suggestions suivantes qui pouvaient se recouper entre les différents ateliers (liste non exhaustive) :

La vie à l'année sur le territoire

Les pôles définis au niveau du territoire sont largement structurés autour des stations de ski et n'intègrent pas forcément la dynamique de la vie locale.

Les connexions internet sont déficientes pour les villages excentrés, la fibre optique desservant en priorité les exploitants touristiques.

Dans le domaine du transport collectif, les dessertes ne sont pas forcément adaptées. A été évoquée également la faible rentabilité des lignes de bus, le problème du déneigement dans les petits villages ainsi que l'absence d'une plateforme qui permettrait de covoiturer localement.

La Voie Verte des Nestes a été évoquée sur sa partie Aure Louron. C'est un itinéraire qui peut intéresser à la fois les locaux et les touristes avec un possible prolongement vers Saint-Lary.

Les entrées de bourgs dégradés (sur Arreau notamment), le grand nombre de logements vacants qui pourraient être réhabilités au profit des résidents locaux et le déficit de pôles de santé ont été abordés également.

Le développement économique

Le tourisme étant identifié comme un facteur économique important, il convient de permettre les aménagements nécessaires à son développement et de priviliégier une approche marketing globale pour le territoire.

Il est important de maintenir un réseau de chemins de randonnée permettant de relier les villages tant pour les locaux que pour les touristes.

La notion de circuits courts et de valorisation des produits locaux est revenue plusieurs fois non seulement sur le plan alimentaire mais également à propos de différentes filières (bois, énergie, artisanat ...).
Il faut également réserver une place à l'agriculture en limitant l'artificialisation des sols, la consommation de terrain pour l'habitat et la spéculation qui en est faite. Les entreprises doivent également pouvoir accéder au foncier pour installer leurs exploitations.

Paysages et patrimoine

 La consommation du foncier a été également traitée dans ce groupe sous l'angle de la densification de l'habitat afin d'éviter le mitage territorial et les coûts esthétiques et économiques qui en découlent. Sur le plan urbanisme, lors d'une construction, il est suggéré de prendre en compte le relief et de s'appuyer sur ses atouts et caractéristiques plutôt que d'essayer de le gommer.

Il est relevé que la règlementation n'autorise pas les aménagements du bâti qui permettrait  l'exploitation d'énergies renouvelables (photovoltaïque notamment).
L'habillage des bâtiments agricoles ainsi que l'utilisation des espèces végétales locales pour la constitution de haies sont recommandés.

Les sentiers VTT balisés et correctement tracés permettent également de faire découvrir les paysages aux pratiquants.

 L'environnement

 La sensibilisation à la gestion du risque n'est que peu évoquée dans les vallées et certains documents commencent à dater notamment pour le risque crue qui a pu changer en fonction de l'évolution du territoire. Il conviendrait d'informer la population sur les PPRN (Plans de Prévention des Risques Naturels) et les PCS (Plans Communaux de Sauvegarde) lorsqu'ils existent. Concernant les premiers, la DDT est en train de les réactualiser.

La pollution lumineuse a été évoquée (notamment celle générée par le Pla d'Adet) ainsi que les réalisations des villages qui tentent de la limiter dans le cadre de la Réserve Internationale de Ciel Etoilé (RICE) du Pic du Midi de Bigorre.
Il est jugé important également d'entretenir les berges des nestes et de leurs affluents.
Concernant l'enfrichement des parcelles, le rôle des AFP (Associations Foncières Pastorales) a été rappelé. Cet outil n'est efficace que s'il est accompagné par une projet d'installation agricole permettant à de jeunes agriculteurs de s'installer.

Lors des phases de déneigement, il est important de limiter l'emploi de sel (il existe des procédés pour ce faire) qui peut, par le ruissellement, polluer les rivières.

La protection des zones de captage ainsi que la  maitrise de la gestion de l'eau par les collectivités sont jugées nécessaires.
Sur le plan des trames vertes et bleues, il convient de ne pas oublier la forêt qui est un élément assurant la continuité écologique et qu'il convient de préserver. 

Les participants évoquent également le stationnement sur site naturels remarquables qui n'est souvent pas encadré et qui peut donner lieu à des débordements (Hourquette d'Ancizan et raves parties sont évoquées).
La mobilité électrique est également abordée (vélo et automobile) car elle permet de lutter contre la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique.
Enfin, suite à un point particulier évoqué dans le groupe, il est important que le futur PLUi puisse être reconnu et appliqué sur l'ensemble du territoire (en ce sens, c'est bien un schéma de cohérence) et qu'au delà de la règlementation qui en découlera on en connaisse l'esprit. Ce dernier point constituait d'ailleurs la finalité du travail de ces groupes.

Chacun a pu ensuite échanger autour d'un pot offert par l'interco.

Prochaine phase d'élaboration du PLUi : sa traduction règlementaire, étape ô combien délicate ....

Philippe Villette