Les médias face à leur destin

Résumé

Eliot Higgins fait appel au crowdfunding pour financer Bellingcat.com, son nouveau site de fact checking. et de journalisme d'investigation. Tutoriels et podcasts sont sont accessibles sur la version bêta ouverte à ceux qui financent ce projet pédagogique. Son but: «enseigner à nos lecteurs, qu'ils soient journalistes traditionnels ou journalistes citoyens, les bases d'outils si simples à employer, mais si dangereux s'ils sont mal utilisés ».

« Trop souvent, les journalistes se servent peu ou mal de ces outils », regrette M. Higgins.

M. Higgins doit lever 47 000 livres (59 000 euros) jusqu'au 15 août pour lancer Belling Cat et étendre à d'autres thématiques ce qu'il fait sur la Syrie.

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Des médias libres se sont retrouvés en Corrèze pour mettre en commun leur expérience. Reporterre y était.

C'est un geek, un altermondialiste, et il n'aime pas les journalistes. Mais il aime la vérité. Alors Eliot Higgins, actuellement au chômage, joue les journalistes citoyens de chez lui, en analysant les vidéos mises en ligne par les cyberactivistes syriens, ce qui lui permet d'alimenter son blog sur la Syrie. Une blog devenu une référence depuis la sortie de plusieurs scoops.

Les "vrais" journalistes pourraient faire la même chose. Mais il leur manque quelque chose dans la course à l'info qui les rend tous concurrents entre eux : le temps.

Etrange paradoxe car... prendre du temps paie. La preuve avec Eliot.

Cet article expose 8 conditions pour faire du journalisme open source.  Difficile de ne pas être d'accord avec les principes. En pratique, je conseille vivement aux journalistes open sources d'avoir un deuxième métier à côté pour gagner leur vie. Car, à moins d'être rentier, je ne vois pas comment ils vont vivre de leur noble mission.

J'ai noté la conclusion: "Gratuité qui n’empêche pas une certaine rémunération au travers, par exemple, de la vente de compilations d’articles sur DVD ou de la simple acceptation de dons via des systèmes en ligne tel PayPal, mais l’information reste accessible à tous." Mouais, de là à en retirer un salaire correct! 

Par ailleurs, une telle initiative semble sous-entendre que les journalistes qui travaillent pour des médias classiques se seraient assis sur les règles déontologiques du métier. Un peu caricatural, non!

Frida se livre à une analyse sans concession du métier de journaliste sur Agora vox, remarquant que les journalistes que l'on pourrait qualifier de "à l'ancienne" ne révèlent plus grand chose... à l'inverse des journalistes activistes qui s'installent dans le paysage médiatique. Cf Snowden et les écoutes de la NSA. Elle pose une bonne question:  "Peut-on encore parler de journalisme libre après le patriot-act, après l'intervention de David Cameron pour censurer des journaux britannique ayant l'outrecuidance de révéler certains détails de l'affaire Snowden."  Mais je veux la rassurer...  (d'abord parce que les Snowden ne courent pas les rues)... il y a encore des journalistes "à l'ancienne" libres quels que soient les bâtons dans les roues que les institutions et les politiques cherchent parfois à leur mettre. Et, oui, ils arrivent aussi à sortir des affaires! 

J'ajoute que sortir des affaires, c'est une chose, mais les mettre en perspective fait aussi partie du métier de journaliste... ce que ne font pas forcément les journalistes citoyens.

Très longue interview du photographe Reza (dans Ragemag) pour qui le "travail de photo-journaliste, c’est de créer de l’empathie". Dans les  pays « anti-média », où il est difficile de travailler, il a choisi de contourner l'obstacle.

Extrait: " Je forme des jeunes sur place à devenir photographes. Je leur fourni des appareils afin qu’ils puissent photographier ce qui se passe autour d’eux. Tout le monde peut photographier, filmer avec son téléphone. On bascule vers une nouvelle forme de citoyen-journaliste. Créer de plus en plus des sites indépendants pouvant relayer ce genre d’info, aider les citoyens à maîtriser ces outils journalistiques : l’avenir du journalisme, de l’information, doit passer par là." 

En recoupant "scientifiquement" l'info-témoignage "officieuse", OpenWatch veut donner une tribune aux photo et vidéo-journalistes citoyens. Attention, le fait divers n'a pas sa place sur la plateforme : seuls les évènements majeurs (ex : manifestations) y ont droit de cité.

Puisque les financiers ne suivent plus (voir ce qui arrive à USA Today, post précédent), les citoyens vont peut-être prendre la relève en permettant aux journalistes de faire leur métier. En tout cas, les journalistes du Groupe Nice-Matin, qui espèrent récolter 300.000 euros dans une souscription publique destinée à racheter leur journal, l'espèrent. 

Conseil judicieux des Indignés du PAF en PS de cet article: "la charte de déontologie devrait naturellement être affichée sur le site de crowdfunding pour que les souscripteurs aient bien conscience qu'il s'agit d'un contrat moral entre eux et vous... c'est en même temps un 1er acte d'éducation aux médias! "

Cet article d'Arnaud Mercier et Nathalie Pignard-Cheynel évoque d’abord les questions de réorganisation des rédactions, d’évolution des activités et des compétences nouvelles et de redéfinition identitaire de la profession. Sont ensuite abordées les recherches liées à l’extension des territoires du journalisme avec les nouvelles collaborations que cela impose. La présentation se poursuit par une discussion des travaux scientifiques sur le journalisme dit participatif ou citoyen. Elle se prolonge par l’exposé des travaux les plus contemporains sur les enjeux liés à l’intégration des réseaux socionumériques dans la chaîne de production et de consommation de l’information. L’article se conclue par une réflexion sur les enjeux de la formation au métier du journalisme.

La radio 3.0, ou le temps réel en temps voulu; c'est en effet une bonne pratique au service des citoyens qui cherchent à s'informer. Mais j'ai une question, sans remettre en question l'intérêt de cette information participative qui nourrit l'analyse des journalistes: comment sont rémunérés ces blogueurs? Les radios ou télés qui hébergent leur(s) blog(s) gratifient-elles leurs auteurs d'une quelconque manière?  Ou alimentent-elles avec eux la précarisation du métier de journaliste?

Les médias vont devenir de plus en plus collaboratifs, nécessité oblige. Et pour cause, tout un chacun peut devenir producteur de contenu et/ou curateur sur les réseaux sociaux. Alors, les journalistes "citoyens" vont-ils signer la mort des journalistes traditionnels? Ou seront-ils de précieux alliés par temps de restriction budgétaire?   

Pierre-Alexandre Klein, l’un des co-fondateurs de la plateforme, indique que Pressformore est avant tout "une plateforme web qui a pour but la rencontre entre lecteurs et producteurs d’infos (journalistes, blogueurs, etc.)". Sa conviction: "L'interaction augmentera la qualité des infos proposées."

Un but louable. A cet égard, le crowdfunding est une bonne source de financement pour lancer le projet. Mais dans cet interview, il n'est question de rémunérer que les développeurs web. Les journalistes, les blogueurs ou les journalistes citoyens (appelez-les comme vous voulez) sont-ils condamnés à travailler gratuitement ou pour la gloire? La question est importante pour l'avenir de ce métier. Tout travail mérite salaire. Or, avoir un "job" à côté pour faire bouillir la marmite, c'est limiter le temps nécessaire pour faire du journalisme de qualité. 

Emission de la radio suisse RTS (durée 53:27). Parmi les intervenants, 

Daniel Cornu qui a redessiné les contours d’une profession fragilisée ans son livre "Tous connectés! Internet et les nouvelles frontières de l’information". Et le responsable du journal (papier et en ligne) La Cité qui va passer la main fin octobre. La Cité a été lancé comme un projet expérimental de la nouvelle presse voulant créer un lien entre celles et ceux qui font le joural et celles et ceux qui le lisent. La Cité s'intéresse à de nouveaux modèles économiques, comme le  financement participatif d'une enquête d'intérêt public. 

Compte rendu du débat organisé par Youphil.com, le 17 septembre, dans le cadre du Forum mondial Convergences.

"Ambulant du web" analyse le "concept" de journalisme citoyen.

Pionnier français du crowsourcing journalistique, CitizenSide avait été médiatisé pour avoir fourni à Paris Match des photos de l’interrogatoire de Jérôme Kerviel, réalisées par un simple particulier.

Equipés de terminaux mobiles, les nombreux journalistes citoyens chinois peuvent partager des informations et commenter l'actualité sur des plate-formes multimédia de Xinhua baptisées "iFocus".