Les médias face à leur destin

Avec de nombreux exemples à l'appui, notamment dans les rédactions américaines, Poynter cite 5 usages qui pourraient être fait d'Instagram pour valoriser le contenu journalistique.

1. Pour faciliter les projets crowdsourcing. Le Chicago Tribune se sert de son compte Instagram pour mettre en valeur le travail des personnes dans toute la ville. 
2. Pour faire du teasing sur les grands reportages. Exemple, sur une enquête qui dure longtemps, John Sutter de CNN utilise son compte Instagram personnel pour mettre en scène les lieux qu'il visite et les gens qu'il rencontre...
3. Pour mettre en valeur de superbes photographies. Instagram est une plateforme idéale pour montrer de belles photos et de toucher de nouveaux publics qui ont une passion pour la photographie.

   
   

4. Pour présenter les infos dans un nouveau format. Instagram est particulièrement adapté pour les personnes qui consomment l'info via des appareils mobiles et les réseaux sociaux. 
5. Pour créer une "sandbox" dédiée à l'expérimentation. Exemple, "Arkansas’ Fayetteville Flyer" propose sur son compte Instagram un espace avec de belles photos, des questions adressées au public et du brand content. 

De 2010 à 2012, l'ASNE a enregistré une réduction de 18% du nombre de photographes et vidéastes à temps plein (baisse de "seulement" 6% pour les journalistes et écrivains).

Comment s'en étonner quand les médias ont l'embarras du choix dans les millions de photos et vidéos qui circulent gratuitement sur internet, postées par ceux qui sont souvent les premiers témoins des grands événements. Seuele "petite" différence, la qualité. Mais comme à l'heure actuelle, ce n'est pas la priorité des patrons de presse...

Aidan Sullivan, vice-président de Getty Images, Josh Lustig, responsable des commandes photo chez Panos Pictures, et Gilles Collignon, président de Haytham Pictures, donnent leur avis sur l'avenir du photojournalisme à l'occasion de la 25e édition du festival Visa pour l’Image.

Christophe Lachnitt revient sur l'information du site ExtremeTech qui a révélé que le meilleur cliché de presse de l’année était un photomontage.  Comment se définit l’objectivité photographique s'interroge le célèbre bloggueur ? Il avoue ne pas être choqué qu’un "cliché de photojournalisme soit modifié afin de mieux dépeindre encore la scène dont il témoigne".

Et vous, qu'en pensez-vous?

Extraits

> La photographie de presse, à l'époque bénie située entre 1970 et 1990, était aux mains de trois grosses agence de presse, Gamma, Sipa et Sygma, qui se partageaient le gâteau et vendaient leurs sujets très cher aux magazines du monde entier. La publicité et l'audience des titres leur permettaient de financer ces achats.

Aujourd'hui ces agences ont été terriblement affaiblies et leur production est très réduite, voire, pour certaines, quasi inexistante. Le photojournalisme existe encore pourtant et la production et la diffusion d'images continue.

> même si beaucoup d'images circulent sur la Toile, celles qui restent marquantes sont très majoritairement celles des professionnels, celles des photojournalistes ou des photographes documentaires qui posent sur le monde leur regard et leur réflexion.

Très longue interview du photographe Reza (dans Ragemag) pour qui le "travail de photo-journaliste, c’est de créer de l’empathie". Dans les  pays « anti-média », où il est difficile de travailler, il a choisi de contourner l'obstacle.

Extrait: " Je forme des jeunes sur place à devenir photographes. Je leur fourni des appareils afin qu’ils puissent photographier ce qui se passe autour d’eux. Tout le monde peut photographier, filmer avec son téléphone. On bascule vers une nouvelle forme de citoyen-journaliste. Créer de plus en plus des sites indépendants pouvant relayer ce genre d’info, aider les citoyens à maîtriser ces outils journalistiques : l’avenir du journalisme, de l’information, doit passer par là." 

En janvier dernier, la rédaction du Washington Times prenait la  décision de fermer  son service photo. De même, en avril, le Chicago Sun Times licenciait tous ses photographes et forme désormais ses journalistes aux bases  de la photographie sur iPhone. En 2010, deux célèbres agences de photoreporters, Gamma et Sygma, déposaient le bilan. 

Et pourtant, l'âge d'or du  photojournalisme ne fait que commencer selon le photographe Reza, car "ce n'est pas l'outil qui fait l'artisan".

Ci-dessous, deux liens pour les amateurs de photojournalisme, avec 300 photos pour comprendre les Kurdes et le Kurdistan, 25 ans après le génocide.

http://www.flickr.com/photos/beatrice_dillies/

http://lephenixkurde.tumblr.com/post/56892751386/300-photos-pour-aimer-les-kurdes-et-le-kurdistan

Le Chicago Sun-Times a annoncé hier matin à ses photographes qu'ils étaient tous licenciés sur le champ. Le journal compte dorénvant utiliser des photographes indépendants et des journalistes rédacteurs pour proposer plus de vidéos. 

Parmi les photographes licenciés: John H. Blanc, qui a gagné un prix Pulitzer en 1982.

Inquiétant pour la profession. Mais comment s'en étonner! Avec smartphones et tablettes, des tas de photos sont postées en direct par de simples citoyens témoins d'événements exceptionnels (Cf les attentats de Boston) ou moins exceptionnels.  
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