Les médias face à leur destin

En résumé...

Depuis 2010, le quotidien "La Provence" a perdu plus de 17 % de ses lecteurs. En 2014, ses recettes publicitaires ont baissé de 14 %. "Il y a bien 3,5 millions d’euros annuels d’économies à trouver pour ne pas se retrouver en situation d’urgence », explique Claude Perrier, le nouveau président directeur général du groupe, nommé le 20 février. Avec 39 départs chez les journalistes en 2014, à la suite du rachat par Bernard Tapie, le nombre des journalistes est tombé autour de 175. Et ce n'est pas fini!

EXTRAITS

> Sauf à La Croix, tous les titres de la PQN (presse quotidienne nationale) ont mis en place des plans sociaux depuis deux ans, rapporte le Baromètre de l'emploi dans la presse.

> Dans la presse quotidienne régionale (PQR), où presque tous les groupes ont connu des plans de départ, excepté Le Télégramme et Ouest-France, Jean-Marie Charon totalise "au minimum 224 journalistes qui quitteraient la PQR", si l'on s'en tient aux fourchettes basses et "un peu plus de 289 si l'on prend la fourchette haute", tous les plans sociaux n'étant pas finalisés.

> Les sites d'informations générales nationaux : une dizaine de sites, de Atlantico à Médiapart, en passant par le HuffingtonPost ou Slate, ils représentent un effectif de "l'ordre de 110 journalistes".

SUR CE SUJET LIRE AUSSI

Portrait-robot du journaliste français, paru dans la Croix le 19  octobre 2014. 

Résumé

La direction de Libération a dévoilé un plan de d'économie brutal : 93 suppressions de postes sur 250. Si le compte n'y est toujours pas le 18 janvier 2015, on passera aux licenciements secs.

En 2014, le journal pourrait perdre entre 8 et 10 millions d'euros. Le plan doit permettre de réaliser 5 millions d'économies sur la masse salariale. 

Résumé

Le newsmagazine pourrait ­perdre « entre 400.000 et 500.000 euros » en 2014 alors qu'il était bénéficiaire depuis longtemps. Le nouveau patron, Etienne Gernelle, souhaiterait supprimer 12 jours de RTT (sur les 16 jours au « Point », en plus des 32 jours de vacances). Un référendum organisé auprès des personnels s’est soldé par 89 % de «non», avec un taux de participation de 78,2 %. Les négociations, qui devaient s’achever fin août, ont été repoussées à octobre.

Entre direction et syndicats de Nice-Matin , les négociations sur le plan de restructuration engagées ces derniers mois sont rompues; ça vous étonne?

Le plan d'économies qui va être présenté ce mercredi après-midi au CE de Midi Libre prévoit la fermeture des rédactions de Carcassonne (Aude) et Rodez (Aveyron) et la suppression d’une vingtaine de postes de journalistes en CDI et neuf en CDD.

Les journalistes de Courrier International sont en grève et l’hebdomadaire pourrait ne pas sortir cette semaine. La grève est votée jusqu’à mercredi 9h.

Trois idées fortes extraites de la longue interview accordée à Stratégies:

> "Avant, Libération était le journal des gouines et des pédés, pourquoi plus maintenant? Avant, c'était le journal des jeunes, il faut pouvoir leur parler de nouveau."

>  "il faut changer le quotidien, qui est pour l'instant ce qu'il est, et le magazine de tendances Next, pour proposer ce que l'on ne peut trouver ailleurs. Puis s’occuper des supports internet, fixe et mobile. A chacun leur fonction, et un traitement plus ou moins chaud, plus ou moins long, plus ou moins interactif."

> "il faut se développer sur le numérique, la marge de manœuvre est là, pas sur le papier. Cela passe par une réconciliation de la rédaction avec le web, une réappropriation. Mais aussi par des embauches. La rédaction est prête à cela, car elle est plus jeune, la moyenne d'âge des journalistes pourrait passer de 46 à 36 ans.'

Qu'en pensez-vous?

Extraits

> Le groupe a levé 18 millions d’euros cet été auprès de Patrick Drahi , principalement, pour se sauver de la déroute financière. Sur cette somme, il aurait déjà consommé 11,4 millions. Le surcroît de financement requis provient notamment d’un coût plus élevé de 3 millions liées à toutes les mesures d’accompagnement social.
> Les journalistes de Libération s’inquiètent de devoir faire mieux en étant moins nombreux. Laurent Joffrin, directeur de la publication, a estimé « jouable » de faire un bon site web – qui deviendra payant probablement à partir d’un certain nombre d’articles lus par mois - et un bon journal avec 100 journalistes écrivant. 

93 postes supprimés au lieu des 60 évoqués cet été par Laurent Joffrin, le directeur de la publication + un nouveau contrat de travail proposé aux salariés pour tenir compte des projets de la direction, sachant que « ceux qui refuseraient ce nouveau contrat seront amenés à être licenciés », a indiqué le président du directoire, François Moulias. La pilule est amère à Libération. D'autant que la rédaction doit passer de 180 à 130 journalistes.... qui tous devront accepter de travailler pour le papier ET pour le web, avec un site qui va devenir payant, avec une offre vidéo accrue pour générer des revenus publicitaires. 

Pour prolonger le post précédent sur le triste avenir des étudiants en école de journalisme... sauf à choisir une école qui a compris que le métier était en pleine mutation et qui enseigne donc le code, le datajournalisme ou encore le webdocumentaire en plus des techniques habituelles.

Avis aux journalistes en poste depuis plusieurs années aussi, la formation continue pour suivre la mutation en cours devient une nécessité. 

Au moins 300 postes de journalistes ont été supprimés entre 2012 et 2013, selon un Baromètre de l’emploi présenté aux Assises du Journalisme à Metz.

Et ce n'est pas fini. Des plans sociaux sont annoncés dans plusieurs groupes de presse. 

A lire sur le même sujet l'article de 20 Minutes.

http://www.20minutes.fr/medias/1247301-20131107-journaliste-metier-plus-plus-precaire

Devant une cinquantaine d'élus du personnel et de délégués syndicaux, Dominique Bernard, le PDG du groupe, a évoqué lundi matin la probable mise en place d'un plan social, qui devrait se traduire par la suppression de 180 à 200 postes. L'économie recherchée est de 14 millions d'euros, selon la direction.