Les médias face à leur destin
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Les médias face à leur destin
Quel avenir pour les journalistes et les journaux? Quelle stratégie pour la presse face à la concurrence des réseaux sociaux?
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 Le Reuters Institute a décortiqué la conso d'info en France en 2016 

 Le Reuters Institute a décortiqué la conso d'info en France en 2016  | Les médias face à leur destin | Scoop.it
Béatrice D.'s insight:

TRADUCTION DU CHAPITRE SUR LA FRANCE

Les médias en France se caractérisent par un secteur de la radiodiffusion fort et dynamique et une presse faible qui a lutté pour gérer la transition vers le numérique. Il y a une concentration croissante de la propriété des médias entre quelques magnats puissants.

Analyse d'Alexandre Lechenet

Les attentats de Paris en novembre 2015, les premiers meurtres à Charlie Hebdo en janvier, ainsi que deux élections, ont accru l'intérêt pour l'information l'an dernier. La chaîne d'info en continu BFM TV a atteint 4 millions de téléspectateurs le 9 janvier et 2,5 millions dans la nuit du 13 novembre, confortant sa réputation en tant que source principale pour l'info en direct. Cependant, cette chaine fait face à une nouvelle concurrence avec LCI (membre du groupe TF1), qui est en libre accès depuis avril 2016 alors qu'elle avait auparavant attiré de petits auditoires en tant que télévision payante.

En revanche, le secteur des journaux a été incapable de capitaliser sur le vif intérêt pour l'info, en dépit d'un rôle clé en ligne: ainsi, une vidéo du drame prise par un journaliste du Monde sur son iPhone, en dehors de la salle de concert Bataclan, a été largement partagée sur les médias sociaux. Le site reste une destination en ligne clé.

Malgré de fortes performances en ligne par les groupes de presse écrite, la diffusion papier continue à tomber (-3,83%) et les recettes publicitaires sont en forte baisse (-0,6% en général et -7,9% pour les journaux).

La concentration des médias a été la grande tendance de la dernière année au sein de l'industrie de la presse. Patrick Drahi, propriétaire du fournisseur de télécommunications SFR-Numericable, a acquis L'Express-Roularta, et a créé un nouveau groupe appelé Altice médias qui inclut les propriétés de médias existants, tels que le journal Libération. Drahi a également pris une participation significative dans NextRadioTV, propriétaire de BFM TV et RMC.

Pendant ce temps, Bernard Arnault, propriétaire de la société de luxe LVMH et du journal Les Echos, a acheté Le Parisien-Aujourd'hui en France, un quotidien régional pour Paris et sa région, avec une version cousine pour le reste de la France.

Plus d'une centaine de personnes ont quitté L'Express-Roularta après le changement de propriétaire. Chez Lagardère, propriétaire de magazines et chaînes de télévision, environ 200 devraient partir.

Canal +, propriétaire de la chaîne i-Télé, dispose également d'un nouveau propriétaire, Vivendi, dont le PDG Vincent Bolloré a apporté des changements importants à la direction alors que Canal est en train de perdre des abonnés.

PSB est partagé entre trois entités, une pour la radio, une pour la télévision, et une pour la radiodiffusion internationale.

 

En radio, en particulier, les programmes d'information du matin, restent importants. Le service public fonctionne bien par radio, mais fait face à la concurrence de TF1 et d'autres chaînes d'infos télévisées. En réaction, la nouvelle direction de France Télévisions et de Radio France ont établi le projet de chaine d'info 24h/24 PSB, à la télévision et en ligne. Elle devrait être lancée à l'automne 2016, ce qui veut dire que la France aura alors l'un des plus grand nombre de chaînes d'information "free-to-air" dans le monde occidental.

 

En termes d'infos en ligne, l'audience des principaux sites ne cesse de croître, en particulier sur mobile, mais les recettes restent un problème. De nombreux éditeurs exploitent un paywall mesuré ou utilisent un modèle freemium - comme Le Monde et Le Figaro - restreignant certains articles aux abonnés.

les recettes publicitaires numériques ne progressent pas aussi vite que prévu et ont été touchées par la croissance du "ad-blocking" qui, à 30%, est nettement supérieur à la moyenne européenne.

En mars 2016, les principaux éditeurs ont lancé une campagne publique coordonnée pour accroître la sensibilisation à la question et, dans certains cas, ont un accès restreint pour ceux qui utilisent des ad-bloqueurs. 

Une exception aux tendances à la baisse de l'industrie  des médias est Mediapart, un site d'infos rentable connu pour son journalisme d'investigation et ses articles d'opinion marqués. Le business modal de Mediapart repose uniquement sur le revenu de ses abonnements; le site n'a pas de publicité. Les Jours, une start-up fondée par d'anciens journalistes de Libération, lancée en mars 2016, a aussi un modèle économique basé sur l'abonnement.

Dans la presse écrite, Sociéty un magazine bimensuel, a été lancé par So Press et acclamé par la critique. Les éditions françaises du Huffington Post (13%) et BuzzFeed (4%) se distinguent également par leur impact, en particulier avec les jeunes.

Les changements dans l'utilisation des médias sur la période 2013-2016

L'info télévisée reste la source la plus importante d'information en France, même si l'audience est en forte baisse, plongeant en particulier chez les jeunes. Les journaux imprimés ont une portée plus faible qu'ailleurs en Europe.

Payer pour s'informer

La plupart des groupes de presse intensifient leurs efforts pour développer des abonnements numériques ou groupés, mais les progrès sont lents. Seulement 11% des gens sont prêts à payer pour s'informer en ligne, ce qui place la France au 12e rang (sur 26) des pays analysés par le Reuters Institute.

La confiance

La confiance globale dans la presse, en France, est parmi les plus basse en Europe avec seulement environ un quart des personnes interrogées qui pensent que les infos ne sont pas influencées par la politique (25%) ou le commercial (22%). La confiance des lecteurs ou téléspectateurs a été affectée par le sentiment selon lequel des magnats des médias sont connus pour leurs liens avec des politiciens de haut niveau, ce qui a interféré directement avec les questions éditoriales, selon eux. Résultat, seulement 29% des personnes interrogées disent avoir confiance aux journalistes.

POUR LIRE LE RAPPORT 2016 EN ANGLAIS SUR LA FRANCE (ET LE MONDE) OU VOIR LES NOMBREUSES INFOGRAGRAPHIES, CLIQUEZ SUR LE TITRE

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Facebook reste le réseau social par excellence pour s’informer

Facebook reste le réseau social par excellence pour s’informer | Les médias face à leur destin | Scoop.it

Le Reuters Institute for the Study of Journalism publie tous les ans une étude sur les usages et les pratiques des habitants de dix pays en matière de consommation de l’information. Plusieurs conclusions méritent d’être relevées. 

Accéder à l'étude du Reuters Institute for the study of journalism

Béatrice D.'s insight:

Au global, 37 % des répondants accèdent à l’information depuis leur smartphone et 20 % depuis leur tablette. Aussi, 35 % des répondants utilisent Facebook pour s’informer. Le réseau social de Palo Alto est largement préféré à YouTube et à Twitter, qui sont utilisés par 15 % et 9 % des répondants pour accéder à l’information.

En France
35 % des répondants utilisent leur smartphone pour s’informer en 2014 contre 24 % en 2013. 

Le taux de pénétration internet est de 80%.

Intégralité du rapport 2014 du Reuters Institute for the Study of Journalism




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Reuters Institute analyse l’utilisation des statistiques dans 30 rédactions européennes et américaines

Béatrice D.'s insight:

L’utilisation des statistiques dans les rédactions a augmenté ces dernières années, notamment autour du comportement des visiteurs dans le but d’augmenter l’audience, accroitre l’engagement et améliorer les process dans les rédactions.

Dans cette édition du Reuters Institute Report sont étudiés un panel de différents types de rédactions d’Europe et d’Amérique du nord qui utilisent les statistiques.

 

Les points à retenir

Les rédactions les plus avancées utilisent différents processus d’analyse de statistiques éditoriales selon leurs besoins. 
Ces processus sont éloignés des analyses rudimentaires car
            > elles s’adaptent à la fois aux priorités éditoriales et aux contraintes d’organisations spécifiques aux médias.
            > elles informent à la fois sur du court terme pour des décisions en temps réel et sur du long terme afin d’aider à prendre les décisions stratégiques dans un environnement en évolution perpétuelle.

 

Globalement les médias US et anglais sont plus avancés que les autres dans leurs usages des statistiques. 
Pour autant dans la plupart des pays les leaders ont aussi développé des process de recueil et d’analyse poussés qui correspondent à leurs priorités spécifiques et à leur situation. De fait les médias leaders des pays européens sont plus proches des médias US et UK que des autres médias de leur pays. Dans les pays que nous avons couvert nombreux sont les médias largement en retard.

 

Parce que les outils et les interprétations sont spécifiques à chaque média en fonction de ses objectifs et du contexte dans lequel il évolue, il n’y a pas une seule façon de bien utiliser les statistiques. 
Au contraire, les médias doivent réfléchir à comment développer l’usage des statistiques en fonction de trois points qu’il faut combiner,
             > les bons outils
             > es compétences qui permettent d’interpréter les statistiques.
             > une rédaction qui a intégré cette culture du « data-informed decision-making », c’est à dire capable de prendre des décisions argumentés notamment par les données.

 

Les plus avancés dans l’utilisation des statistiques sont aussi ceux qui sont conscients qu’elles ne sont pas parfaites.
Les données ne sont pas une fin en soi et les analyses de stats doivent être complétées / réalisées en parallèle de l’expertise éditoriale ou d’autres formes de jugement. Même les meilleurs outils ou process d’analyse peinent à mesurer l’intégralité des données intéressantes pour un média, d’autant plus que le paysage médiatique étant en mouvement, il est bien difficile d’avoir une vraie vue exhaustive. (ajout newsresources: exemple : les likes sur Facebook ayant été remplacés par des réactions, cela démultiplie les interprétations possibles).

 

[…] De nombreux journalistes veulent maintenant connaitre les statistiques après une période de scepticisme sur la réelle plus-value de ce type d’outils et d’analyse pour améliorer le contenu de ce qu’ils produisent.
C’est un point encourageant constaté dans l’étude, parce que l’analyse des statistiques va continuer à évoluer et si les journalistes s’excluent de ce processus, les outils et les techniques mises en place seront encore configuré pour répondre aux besoins d’autres métiers comme les commerciaux ou la technique au détriment des besoins de la rédaction.

 
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