Un siècle de camp de concentration en France, de 1914 à nos jours par Pierre Castillou, écrivain & sculpteur
"Très vite après leur expérimentation militaire puis civile, les camps de concentration apparaissent en France. Ils se multiplient dès la Première Guerre mondiale où, conscientes de leurs impopularités, les autorités utilisent les vocables réducteurs de camps d’internement, centre de refuge, centre d’hébergement ou de transit, dépôt d’internés, colonies...
La totalité de ces camps ferme après la guerre. Cependant, avec la montée des nationalismes et la menace hitlérienne, un nouveau camp est ouvert à Gurs en 1938. Il servira avec beaucoup d’autres
pour accueillir les républicains espagnols qui affluent lors de la « retirada » en février 1939.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, la France utilisera ces mêmes camps et en construira d’autres (on en dénombre près de 200) pour interner les indésirables et les juifs. Ensuite, ces centres d’internements ne quitteront plus le paysage politique français, renaissant chaque fois de leurs cendres pour de nouvelles utilisations et sous de nouveaux qualificatifs. Diverses populations y séjourneront, des Tziganes aux Cong Binh, des Harkis aux membres du FLN et autres Hongrois...
Aujourd’hui, les centres de rétention pour les migrants ne cessent de s’adapter et d’évoluer sous divers acronymes (CPH, CADA, etc.). Ces camps modernes continuent d’interner et d’isoler, perpétuant en cela les vocations premières du camp de concentration.
C’est ce que développera Pierre Castillou durant sa conférence en s’appuyant sur un diaporama richement illustré."