Photo d'archive
FNE 65 a envoyé une longue lettre ouverte à la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, pour l’inviter à ne pas signer l’autorisation de la création d’un nouveau sentier qui devrait faire le tour du Lac d’Orédon, dans le massif du Néouvielle.
On se souvient que ce projet qualifié d'"intérêt public majeur" s'inscrivait dans le cadre des aménagements du parking d'Artigusse, les recettes issues du péage devant permettre d'améliorer l'accueil des visiteurs et de mettre en œuvre un circuit autour du lac d'Orédon (Bulletin municipal d'Aragnouet - 2018).
La volonté du maitre d'ouvrage, le SIVU Aure Néouvielle est, par cet itinéraire de 3,5 km de diluer la fréquentation des autres sentiers faciles du massif sans augmenter la fréquentation (pas de travaux d'agrandissement du parking d'Orédon, prévus).
Sur le plan paysager, on peut se poser la question d'un réel intérêt pour les visiteurs à fréquenter les rives d'un lac dont le niveau d'eau est souvent assez bas en période estivale (réserve pour l'alimentation du système Neste). La faible profondeur du lac sur ses rives est et ouest* laisse apparaitre, en période d'étiage, des fonds rocheux ou lagunaires peu esthétiques (opinion personnelle et discutable).
Depuis le parking, le cheminement prévu incitera les visiteurs à suivre la RD 117 sur 1 km et admirer les blocs interdisant le stationnement qui parsèment les bas côtés. Il y a plus séduisant comme parcours ...
Au premier lacet, arrivés sur le chemin des pêcheurs qui existe déjà en rive droite, ils auront en point de mire le barrage de Cap-de-Long, composante artificielle s'il en est. Après avoir franchi la zone de chablis, c'est au retour, en rive gauche, que les choses se corsent. Il faudra, en effet, franchir des éboulis et des fortes pentes (supérieures à 45° dans la pinède de Loste) qui devront être équipés en terme de sécurité (garde-corps, filets, escaliers métalliques, passerelles pour franchir ruisseau et ravines ...). Espérons que celles-ci soient les plus discrètes possibles. Le parcours s'effectuera en zone boisée offrant peu de vues dégagées sur le lac. Il rejoint ensuite le sentier des Laquettes pour gagner le parking.
Pour conclure, il me semble que ce projet, dont on ne connait le coût, n'est pas suffisamment attrayant pour atteindre les objectifs initiaux et répartir les flux de visiteurs face à l'intérêt que présente l'accès par les Laquettes ou par la navette. Il serait plus pertinent, je pense, de réfléchir aux conditions d'accès du massif pour limiter la montée des véhicules depuis la vallée.
* Voir à cet effet, la carte bathymétrique du lac d'Orédon par Emile Belloc - 1895