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C'était annoncé (http://sco.lt/53LxUP) et vous l'aurez vu se matérialiser en page 9 du 3ème numéro des Cahiers du Département que vous avez reçu récemment dans votre boite à lettres : vous habitez dorénavant en vallée de Saint-Lary. Tel en a décidé, en liaison avec les acteurs locaux, le bras armé du tourisme dans les Hautes-Pyrénées : HPTE.
La Vallée de Saint-Lary (1) (Soulan est oublié au passage) constitue, en effet, un des dix pôles touristiques constitués dans le cadre de la stratégie du département largement axé sur les stations de ski.
Exit donc la vallée d'Aure dont l'intitulé touristique reste cependant usité au niveau régional, au titre du tout nouveau GSO (Grand Site Occitanie) : Pyrénées Aure Louron.
Il fallait s'appuyer sur la notoriété de la station de ski diront les consultants alpins qui ont accompagnés HPTE dans la démarche (2).
Nous n'avons rien contre Saint-Lary Soulan, bien au contraire, mais réduire la vallée à la station est un raccourci, peut-être rationnel pour une démarche "grand tourisme" mais qui fait fi de son histoire, de sa culture, de son patrimoine, de la diversité de ses composantes ... bref, de son authenticité dont on sait, par ailleurs, qu'elle est fortement recherchée par les touristes qui fréquentent les Pyrénées.
S'appuyer sur la station à également une incidence en matière d'aménagement du territoire encourageant la concentration de la population alors qu'un tourisme plus diffus serait souhaitable.
Enfin, le tourisme est une fonction partagée que les habitants doivent s'approprier en devenant ses ambassadeurs. C'est le message que la Région martelle en tout cas.
Pas sûr que se ranger sous la bannière de Saint-Lary soit du goût de tous les Aurois et des potentiels "resonnateurs" si on en juge par les messages reçus de la part de ces affreux "réactionnaires" depuis quelques jours :-)
On peut également s'étonner que la vallée voisine du Louron (appelée également la petite Suisse) conserve, elle, son nom (accolé à la station de Peyragudes) alors que sa notoriété ne semble pas plus établie que celle d'Aure.
Une nouvelle grille de lecture du territoire
Certes, il s'agit d'une dénomination dont on pourrait penser qu'elle se destine uniquement à la cible touristique. Mais de la stratégie marketing à sa représentation sur le terrain, ne serait-ce qu'en terme de signalétique, il n'y a qu'un pas ...Sans parler de la presse qui ne manquera pas de relayer cette "appellation contrôlée" et la fera devenir, inexorablement, réalité.
Pour reprendre une citation bien connue Alfred Korsysbsky, prise au sens propre, nous dirons que la carte n'est pas le territoire. Alors, gardons-nous de les confondre ...
Philippe Villette
Pour en savoir plus sur la stratégie touristique élaborée au niveau du département, consultez : https://www.hautespyrenees.fr/aides-et-subventions/appels-a-projets/poles-touristiques-des-hautes-pyrenees/
(1) La mention du Néouvielle qui était initialement accolée à Saint-Lary n'apparait pas sur la carte.
(2) Extrait des Carnets de route du tourisme : "Il faut brandir les bannières les plus attractives pour les clients, celles dont la notoriété est la plus forte, celles qui répondent le mieux à leurs attentes, pour tenter d’émerger au milieu du flot des destinations toujours plus nombreuses."
10 pages de reportage textes et photos sur la Vallée d'Aure où "une génération qui mène ses projets sans avoir hérité" est reconnue et mise à l'honneur.
Au menu, interviews de :
* ou les bas de Sailhan :-)
Le sommaire du n° 208 de Pyrénées Magazine : https://www.pyreneesmagazine.com/magazine/numeros/copy8_of_pyrenees-magazine-200
Si le tourisme reste la "matière première" de la vallée, des acteurs locaux (associations, accompagnateurs en montagne, collectivités...) tentent de proposer des alternatives plus respectueuses de l'environnement. Vous pouvez en avoir un aperçu sur cette page.
Ils valorisent ainsi le patrimoine naturel ou culturel à destination des touristes mais aussi des locaux.
A l'heure où de nombreuses interrogations se font jour quant à la pérennité de notre modèle économique actuel, il est important que les jeunes générations s'emparent de leur destin.
Elles ont commencé à le faire en privilégiant leur cadre de vie.
Elles peuvent continuer en prenant appui sur l'histoire du pays mais aussi en s'enrichissant par des apports extérieurs et des rencontres culturelles.