Piéger taupes et rats taupiers, telle est la mission confiée à Mathieu Pocous afin d'améliorer la qualité du foin produit dans la vallée.
En passant à la belle saison entre Arreau et Saint-Lary, vous aurez peut être remarqué combien les prés sont chamboulés par les taupes et campagnols laissant apparaitre de fortes concentrations de tumulus, ces petits amas de terre provenant des galeries creusées par ces mammifères fouisseurs (une taupe explore quotidiennement jusqu'à 200m de galerie dont elle extrait la terre).
Non seulement, cela diminue la qualité du foin, le rendant en partie inconsommable pour le bétail mais cela provoque également, lors des fenaisons, des poussières pouvant altérer les voies respiratoires des agriculteurs.
Par ailleurs, le campagnol, également appelé rat taupier, ronge les racines de certaines graminées diminuant ainsi la quantité de foin récoltée.
Pour lutter contre cette prolifération (une taupe peut avoir 6 à 8 petits par an et un couple de campagnols peut générer jusqu'à 110 descendants en un été ), le Parc national des Pyrénées, la Chambre d’Agriculture des Hautes-Pyrénées, le Groupement de Vulgarisation Agricole (GVA) Aure et Louron et les agriculteurs de la vallée d’Aure suivent plusieurs pistes.
On a récemment parlé de l'installation de nichoirs pour héberger le prédateur de ces fouisseurs : la chouette effraie (http://sco.lt/5vhnEX).
Une autre solution, et c'est une première dans la vallée pour une action aussi planifiée, consiste à installer des pièges dans les prés, ce qui présente, entre autres, l'avantage de ne pas utiliser de produits chimiques pour ce faire.
Mathieu Pocous est employé depuis le mois de mars par le GVA Aure Louron présidé par Francis Porte, éleveur à Ens.
Sa mission telle qu'il l'a acceptée va durer 2 mois. Elle sera renouvelée pour deux mois également à l'automne mais avec un autre agent car Mathieu va s'établir comme agriculteur en fond de vallée du Louron.
Notre homme n'étant pas un spécialiste de ce genre de chasse, il a été formé par un professionnel venu tout spécialement de Volvic en Auvergne, source bien connue du grand public et dont la pureté pouvait être menacée par l'action souterraine de cette population « underground ».
Maintenant opérationnel, Mathieu installe environ 50 pièges par jour qu'il relèvera 6 heures plus tard (fréquence de passage de la taupe dans la galerie).
Il est intervenu sur les prés d'agriculteurs volontaires de Bourisp et de Vielle-Aure et se trouve maintenant sur des parcelles agricoles d'Ancizan.
Sur le plan financier, le dispositif est abondé à 80% par le Parc national des Pyrénées, au titre de la Convention Interrégionale du massif des Pyrénées et piloté par la Chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées. Les 20% restant sont apportés par les 14 agriculteurs de la vallée qui versent chacun 150 euros pour une intervention sur leurs parcelles.
Bonne continuation à Mathieu.
Pour de plus amples informations sur le dispositif contacter Michael Martinez à l'antenne des Nestes de la Chambre d'Agriculture (06 78 00 33 97).
Les pâtures sont également menacées : non seulement, les tumulus diminuent la qualité du foin, le rendant en partie inconsommable pour le bétail mais cela provoque également, lors des fenaisons, des poussières pouvant altérer les voies respiratoires des agriculteurs.
Revue de presse sur les campagnols