Photo : Georges Gazo et Didier Moreilhon, guides-moniteurs du secteur Aure, encadrant Céline Fiaschi, l'hôtesse de la Maison du Parc à Saint-Lary Soulan, devant la signalétique à Piau-Engaly
En ces temps de fréquentation intense du massif par les visiteurs en mal de remontées mécaniques et de ski alpin, il était opportun de refaire un point sur les mesures de protection de l'environnement mises en place sur le territoire du Parc.
"Nous sommes avant tout là pour faire de la prévention plus que de la répression" lance, en avant-propos, Didier Moreilhon, garde moniteur au Parc national des Pyrénées.
Cela passe avant tout par de l'information diffusée sur les points de concentration du public, aux portes d'entrée du Parc et sur les parkings. La diffusion de dépliants à la Maison du Parc et dans les offices de tourisme complètent le dispositif.
Un terrain de jeu dont les règles ne sont pas familières
Dans le cadre magnifique de la vallée du Badet enneigée qui a gardé la trace des poussières du Sahara, sous le regard intimidant du Campbielh, Didier et Georges nous expliquent que les pratiques de la montagne ont bien changé depuis leur prise de fonction. Aujourd'hui les gens s'aventurent en montagne par bien des moyens (raquettes, ski de rando, randonnées ....) et pratiquent une foule d'activités sans forcément connaitre la fragilité du milieu et les dégâts qu'ils peuvent causer.
"Les principaux soucis que nous avons en été concernent les bivouacs sauvages et les feux associés, les chiens (qui sont interdits sur le territoire du Parc) et l'usage de drones*", précise Georges. L'hiver, c'est le dérangement de la faune de montagne (galliformes notamment) qui est préoccupante avec la pratique de la randonnée en raquettes.
Faire la pédagogie de l'interdiction
Cependant, les gardes-moniteurs ne souhaitent pas se transformer en gendarmes même s'ils sont habilités à dresser des contraventions. Avec des effectifs limités, ils préfèrent intervenir en amont pour faire de la prévention.
"Lorsqu'on leur explique pourquoi on interdit telle ou telle pratique, la plupart des gens comprennent", indiquent les gardes-moniteurs.
Outre leur présence sur le terrain, ces derniers délivrent des formations aux guides, accompagnateurs en montagne, gardiens de refuges ... afin de les sensibiliser sur des points névralgiques (par exemple sur le dérangement des galliformes de montagne).
Renforcer l'éducation à l'environnement au niveau national
Le personnel du Parc intervient également auprès des écoles mais cela concerne avant tout la population locale et moins les visiteurs occasionnels. Il serait nécessaire, d'après eux, de renforcer les modules de sensibilisation à la protection de l'environnement dans les programmes nationaux de l'éducation au développement durable (EDD). Pour ce faire, pourquoi ne pas prendre appui sur les nombreux parcs nationaux et régionaux, les réserves naturelles, zones de protection Natura 2000 ... existant sur le territoire.
Les classes vertes qui sont de bons vecteurs pourraient également y participer.
PV
* Le survol de la zone cœur du Parc national par des drones de loisir est interdite.
Avec des visiteurs qui supportent de moins en moins les interdictions (effet du COVID ?) et qui peuvent parfois avoir des comportements agressifs ...
Sur le dérangement de la faune sauvage, lire :
http://www.pyrenees-parcnational.fr/fr/actualites/merci-pour-eux
Sur la règlementation du Parc, lire :
http://www.pyrenees-parcnational.fr/fr/le-parc-national-des-pyrenees/la-reglementation-du-parc-national-des-pyrenees