Le 13 décembre au centre culturel d'Ancizan, l'association d'éducation populaire Attac 65 a animé une conférence/débat sur le thème "Des sources aux robinets".
Elle venait conclure deux jours d'exposition sur le cycle et les problématiques de l'eau en Pays des Nestes.
Etait invité, Jean-Claude Oliva, directeur de la Coordination Eau Ile-de-France dont le rôle est de renforcer le mouvement pour l’eau comme bien commun en Île-de-France.
Si la thématique de l'eau qui nous concerne tous a attiré pas mal de valléens, les organisateurs regrettent que peu d'élus des vallées y aient participé alors qu'ils étaient invités..
Dans un contexte de changement climatique, la raréfaction de l'eau est souvent abordée comme conséquence alors qu'elle peut être également la cause de pas mal de dérèglements en matière de biodiversité, de conflits d'usages ... Il importe donc qu'elle soit régie de façon "raisonnable" notamment en ce qui concerne sa distribution.
L'eau n'est pas une marchandise
Les intervenants considèrent qu'en tant que bien commun, l'eau ne peut être considérée comme une marchandise mais doit être gérée en régie publique à laquelle les usagers doivent pouvoir participer de façon démocratique.
A l'heure actuelle, 60% de ces derniers dépendent du secteur privé et 40% du public. Nombre de communes dont certaines d'importance qui avaient fait le choix du privé reviennent à une gestion en régie. A cela plusieurs raisons : des tarifs moins élevés, une plus grande transparence (obligation de marchés publics), une démocratie plus importante, une gestion des impayés plus respectueuse de la loi ...
Si la distribution est un poste important d'économie (dans certains cas, on enregistre 30 à 40% de perte d'eau au niveau des réseaux), la protection des zones de captage ne doit pas être laissée de côté (le cas d'Azet a été évoqué).
Les incertitudes de la loi NOTRe
Au niveau du cadre législatif, c'est l'incertitude qui prévaut : la Loi NOTRe prévoit une délégation de la compétence eau/assainissement aux nouvelles intercommunalité en 2020 (disposition contestée par l'ANEM - voir l'insight) mais n'imposerait pas un mode unique de gestion ni un tarif unique.
Dans trois ans, les élus auront donc à se prononcer quant à sa gestion actuellement assurée par les communes.
Un sujet dont les citoyens doivent s'emparer
Lors du débat ont été successivement abordés le problème des investissements pour les petites communes, notamment pour l'entretien du réseau, l'abonnement non proportionnel à la consommation d'eau, la gratuité des premiers mètres-cubes; les tarifs différenciés suivant les usages ou la nature de la résidence, les difficultés à utiliser l'eau de pluie pour certains usages (alors que dans d'autres pays cela se pratique), les cas de corruptions dans la gestion privée. ...
Il a été également souhaité qu'un inventaire des différents systèmes de gestion de l'eau dans les vallées soit réalisé (captages, exploitants, comparatifs des tarifs ...).
Pour compléter le débat et vous faire une opinion,
Philippe Villette
Un sujet qui aura été probablement abordé le 8 octobre 2024, lors de la journée de sensibilisation aux milieux aquatiques organisée pour les élus en basse Neste : https://www.observatoire-neste.fr/actualite/journee-de-sensibilisation-des-elus-en-basse-neste