Vallées d'Aure & Louron - Pyrénées

Pour ceux qui ne sauraient pas : le site de l'Ibon* de Plan, situé en vallée de Chistau (Sobrarbe) est également appelé "Basa de la Mora" (Lieu de la Maure).
On suppose que l’esprit d’une femme musulmane se perdit dans ces montagnes en fuyant de violentes luttes entre les maures et les chrétiens. Son spectre devint prisonnier de ce lac et seules les personnes bonnes et sans péchés pouvaient l'apercevoir . Cette croyance donna son nom au lac appelé Basa de la Mora.

* Ibón désigne un petit lac de montagne d'origine glaciaire en aragonais 

L'ibon de Plan est l'un des panoramas parmi les plus photographiés des Pyrénées aragonaises mais le flux de touristes peut mettre en danger cet écosystème. Bien que cet été "il n'y avait pas beaucoup de touristes jusqu'au mois d'août", explique le maire de Plan, José Serveto, "la proposition de réglementer la capacité est toujours d'actualité.

Si nous ne régulons pas le trafic touristique, dans dix ans, au lieu d'un seul endroit, nous aurons un espace plein d'ordures ", a dit M. Serveto.

La formule de protection de ce site naturel est encore à l'étude (limitation des accès ou présence permanente d'un gardien). Selon les propres prévisions du conseil municipal, la réglementation ne sera pas en place avant l'année prochaine.

Les lacs pyrénéens sont "le canari dans les mines de charbon*", un outil fondamental pour l'étude du changement climatique. "Si nous sommes capables de changer ou d'altérer les écosystèmes en haute montagne, explique Blas Valero, chercheur à l'Institut d'écologie des Pyrénées, nous sommes, probablement en train de modifier les écosystèmes du monde entier.

Valero est responsable du Réseau d'observatoires des écosystèmes sensibles au changement climatique dans les Pyrénées (Replim), qui surveille sept lacs des Pyrénées aragonaises depuis l'été dernier : Acherito (Ansó), Tramacastilla, Marboré et Urdiceto (Bielsa), Cregüeña (Benasque) et Azules et Sabocos, tous deux à Panticosa.
Le chercheur a cité la Basa de la Mora (Ibon de Plan) comme exemple. Son accès facile et son manque de protection le rend plus vulnérable, explique le directeur du Géoparc de Sobrarbe, Ánchel Belmonte. La politique, a dit M. Belmonte, "ne devrait pas être de simplement restreindre l'accès aux lacs, mais de les empêcher d'être considérés comme "piscine d'eau douce de haute altitude en été".

"La pression humaine sur les lacs pyrénéens est de plus en plus évidente. Ceci est démontré par l'image qui a été produite le week-end dernier sur l'ibon de Plan, où un homme a commencé à pratiquer le kitesurf à l'étonnement des gens qui visitent ce lac de montagne, l'un des paysages les plus symboliques et représentatif des Pyrénées.

L'action lui vaudra une amende, puisqu'il a été dénoncé par les agents de la Seprona de la Guardia Civil pour une infraction administrative à la Loi sur l'Eau.

Un bar pourrait être installé au refuge de Lavasar à proximité* de l'ibon de Plan également appelé Basa de la Mora. 
L'ouverture possible a généré une  polémique. 
Les Amis de l'Ibon de Plan ont mis en oeuvre une pétition s'opposant à cette initiative : https://www.change.org/p/consejero-de-salvemos-el-ib%C3%B3n-de-plan-salvemos-la-basa-de-la-mora

Maxime Teixeira posted this photo on 2014-08-04. 2 likes. 1 comments. 1 shares.