Les lacs pyrénéens sont "le canari dans les mines de charbon*", un outil fondamental pour l'étude du changement climatique. "Si nous sommes capables de changer ou d'altérer les écosystèmes en haute montagne, explique Blas Valero, chercheur à l'Institut d'écologie des Pyrénées, nous sommes, probablement en train de modifier les écosystèmes du monde entier.
Valero est responsable du Réseau d'observatoires des écosystèmes sensibles au changement climatique dans les Pyrénées (Replim), qui surveille sept lacs des Pyrénées aragonaises depuis l'été dernier : Acherito (Ansó), Tramacastilla, Marboré et Urdiceto (Bielsa), Cregüeña (Benasque) et Azules et Sabocos, tous deux à Panticosa.
Le chercheur a cité la Basa de la Mora (Ibon de Plan) comme exemple. Son accès facile et son manque de protection le rend plus vulnérable, explique le directeur du Géoparc de Sobrarbe, Ánchel Belmonte. La politique, a dit M. Belmonte, "ne devrait pas être de simplement restreindre l'accès aux lacs, mais de les empêcher d'être considérés comme "piscine d'eau douce de haute altitude en été".
* L'expression fait référence à une ancienne pratique de mineurs qui apportaient des canaris dans les mines de charbon. Lorsque les canaris arrêtaient de chanter, cela signifiait qu'ils avaient détecté une fuite de gaz et qu'il fallait alors évacuer sur le champ.