Vallées d'Aure & Louron - Pyrénées

La fonte des neiges a un mois et demi d'avance sur une partie de la chaine des Pyrénées. L'enneigement a été faible cet hiver et le manteau neigeux se désagrège rapidement. Une situation qui pourrait aggraver la sécheresse estivale.

L'automne n'est pas encore arrivé dans la vallée mais on pourrait le croire à la vue de ce cliché pris à hauteur de Sarrancolin. Il s'agit en fait de stress hydrique pour ces hêtres de Pène du Tou.

"Avec seulement 1,6mm de pluie enregistré à Ossun, jamais les précipitations n’ont été aussi faibles sur un mois, dans toute l’histoire des relevés devant septembre 1985 (2,2mm)." 

Le niveau du lac d'Orédon (ici pris le 29 septembre 2016) qui approvisionne en eau la neste et le canal du même nom pour alimenter artificiellement les cours d’eau du Plateau de Lannemezan vers le Gers et la Gascogne, est très bas en ce moment.
Le Mément'Eau de la CACG (Compagnie d'Aménagement des Côteaux de Gascogne) indique, à propos des Débits naturels de la Neste (26/09/2016) :
"Stabilisation des débits à des valeurs très faibles depuis le début du mois d’août, niveaux toujours proches des minima historiques de la période 1961-2015. En terme d'hydraulicité (débits moyens
constatés depuis le 1er juillet), les débits de la Neste sont les plus faibles observés (au même niveau que l’année 1989) depuis l’origine des données (1961)."
http://www.cacg.fr/fr/mement-eau

La sécheresse qui sévit en ce moment sur le massif fait roussir certains feuillus (ici vus il y a quelques jours vers Aragnouet mais le constat est le même un peu partout dans la vallée). Pour limiter leur consommation en eau et réduire leurs pertes, ces derniers diminuent leur surface foliaire.
Les orages qui se préparent pourraient améliorer la situation si les précipitations, tombant sur un sol très sec, ne sont pas trop violentes et ne provoquent pas trop de ruissellements.

Lundi dernier a été le premier jour de pluie à Bielsa durant tout l'été. C'est un exemple de la sécheresse terrible qui sévit dans des régions d'Aragon. Le syndicat agraire UAGA a réalisé un tour d'horizon des différentes comarcas pour connaître la situation. Les pâturages, les cultures et les terres irriguées se trouvent affectées par le manque d'eau que subit la campagne. Dans certains cas la rentabilité des exploitations est même en danger.

Dans toutes les comarcas pyrénéennes de la province de Huesca, Jacetania, Alto Gállego, Sobrarbe et Ribagorza, les prés où pâture le bétail sont secs. Depuis plus de 15 jours, les ovins sont stabulés et se nourrissent de fourrage. Dans le cas des bovins, il y a même des troupeaux qui ne sont pas montés dans la montagne et qui, comme les ovins, sont en stabulation.
Les travaux de semailles ne peuvent non plus être entrepris.

Point de situation sécheresse n°15 - 4 mai 2023
 
Bilan des températures

"Les températures des 30 derniers jours sont de retour à la normale pour une majeure partie du pays. Cependant même si la situation s’est globalement améliorée, les moyennes des températures restent au-dessus des normes pour l'extrême sud-est ainsi que du côté de la frontière avec l’Espagne où les températures devraient dépasser les 30 degrés dès la fin de semaine."

Le Ministère de l'Ecologie a publié ce mercredi 19 mai une carte des territoires avec les risques de sécheresse pour cet été 2021. L'Occitanie est particulièrement exposée, notamment dans l'ex-Languedoc-Roussillon. 

 Selon les derniers chiffres disponibles, les réserves d'eau sont à 37% de leur capacité totale, un montant nettement inférieur à celui de l'année dernière (48,2%), ce qui pourrait s'aggraver avec la prochaine mise à jour des données, car une autre semaine pratiquement sèche vient de s'achever dans tout le pays.

Le 20 mars 2017, la Préfète des Hautes-Pyrénées a tenu un comité « sécheresse », réunissant les services de l’État, dont l’agence française de biodiversité, le conseil départemental, la chambre d’agriculture, l’institution Adour, l’organisme unique de gestion collective Irrigadour, la compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne, Météo France, EDF et d’autres acteurs du domaine de l’eau afin d’examiner la situation hydrologique et d’anticiper sur les difficultés à venir.

Depuis l’été 2016, la pluviométrie sur le département, comme dans le grand Sud-Ouest, est très déficitaire. L’hiver 2016-2017, malgré un enneigement satisfaisant, n’a pas permis de combler le déficit, avec un mois de décembre historiquement sec, inédit depuis 60 ans. Les niveaux des réserves de stockage et des nappes sont faibles par rapport à une situation normale. Aussi, en l’absence d’un printemps très humide, la situation hydrologique pour la période estivale pourrait être difficile, avec un risque élevé de sécheresse et de conflits d’usage de l’eau.

Pour cette raison, la préfète a demandé qu’un suivi régulier de la situation hydrologique soit assuré en concertation par les différents partenaires.

Dès à présent, l’État et le conseil départemental des Hautes-Pyrénées appellent à une responsabilisation individuelle et collective, visant à une utilisation raisonnée et économe de l’eau, quelle que soit son origine.

Les collectivités, les professionnels, les particuliers, et, plus généralement, tous les usagers de l’eau sont invités à surveiller et à modérer leur consommation en eau. Ces efforts partagés doivent permettre de préserver une ressource en eau qui est à la fois indispensable, limitée et fragile. 

La sécheresse persistante qui affecte la région depuis juin inquiète les hydrauliciens. Les réserves s’épuisent et le maintien des étiages pourrait devenir problématique

Agence de l'eau Adour-Garonne : "il y aura des changements de comportement à avoir dans l’usage de l’eau à moyen terme. On ne dramatise pas mais on est vigilant".

Vue d'une partie du lac de Mediano le 10 septembre 2016 et il a encore baissé depuis. Photo © Hugues Enond

L'album photo sur Facebook

Riegos del Alto Aragón clôturera sa campagne d'irrigation le 10 octobre prochain avec une grande préoccupation du fait de la situation des barrages qui sont restés pratiquement vides après cette année atypique.  Après avoir bénéficié des derniers lâchers, les organisations d'irrigants sont maintenant dépendants de la climatologie des mois à venir et réclament des mesures de régulation.

Photo © Valérie Mazarguil
Avec la sécheresse actuelle, les prés prennent une teinte ocre. Plus beaucoup d'herbe à pâturer ....

L'album photo de Valérie