Ils étaient plus d'une centaine à s'être rendus, ce samedi après-midi, à l'invitation lancée conjointement par les associations AURA, LA SOULANE et ENTRE LES LIGNES en collaboration avec le Centre culturel d'Ancizan.
Objectif : visionner le documentaire Demain et permettre aux valléens de s'exprimer sur l'avenir de leur territoire et sur les pistes d'action qui pouvaient être envisagées afin de le rendre plus "vivable"; de reprendre en main leur destin, en quelque sorte.
Des pistes à suivre ....
Les nombreux sujets abordés par l'assistance, en écho aux séquences présentées par le film, ont porté sur la place de l'homme sur son territoire et des outils qu'il pouvait mettre en oeuvre pour y vivre convenablement dans le respect de l'environnement :
création de monnaie locale (la Sonnante) afin de fixer les échanges sur le territoire, et, ce faisant, de dégager des complémentarités entre acteurs économiques, valorisation des productions locales avec approvisionnement des cantines scolaires et restauration collective, mise en place de circuits courts, économie circulaire qui génère également de l'emploi, traitement des déchets, rôle de l'éducation dans ces dispositifs ...
Mais des difficultés à surmonter
Pour que ces dispositifs puissent se mettre en place, encore faut-il que leurs acteurs puissent vivre au pays et surmontent des difficultés qui avaient déjà été abordées lors du forum des créateurs d'entreprises à Arreau en novembre : pression sur le foncier liée au tourisme, manque de terrains disponibles, difficulté à se loger localement, politique de la PAC qui n'encourage pas l'installation de jeunes agriculteurs, manque de locaux pour exercer son activité ...
Difficulté également pour les décideurs à penser en dehors du tourisme qui certes, permet des débouchés aux productions locales et permet, comme cela a été souligné, l'emploi (saisonnier) local mais qui génère bien des nuisances sur l'environnement (le changement climatique a été abordé) et sur l'occupation du sol.
Passer de la verticalité à l'horizontalité des relations
Face à ces problèmes, la solution pourrait venir de la mise en réseaux et de la reprise en main de leur avenir par les acteurs du territoire. Par le passé, des initiatives avaient été lancées mais elles ont échoué par excès d'individualisme et par manque de production locale. Un regain de solidarité et de mutualisation semble se faire jour aujourd'hui, illustré d'ailleurs par cette réunion qui constitue le début d'une série de rencontres programmées. La Soulane ainsi que d'autres associations tentent ainsi de mailler le territoire et d'être force de proposition sans attendre d'y être invité par les élus.
Un manque de transparence sur l'évolution politique du territoire
Les rapports avec ces derniers dans le cadre de la reconfiguration de l'intercommunalité ont été abordés. Les quelques édiles présents (toujours les mêmes et dont il faut remercier la présence) ont répondu, sans qu'ils aient été mandatés pour le faire, aux critiques concernant le manque de transparence du dispositif. Ils ont été interpelés sur les compétences prises par la nouvelle interco qui néglige, pour l'instant, bien des champs d'action (le social, la culture ...) pour des raisons, est-il dit, de fiscalité.
Un éclairage a également été apporté en matière d'urbanisme par la présentation du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) valant PLUi (Plan Local d'Urbanisme intercommunal) qui permettra de dégager des cohérences d'ensemble sur les deux vallées via le PADD (Projet d’aménagement et de développement durable) et ceci jusqu'à la destination des parcelles.
Nul doute que, si volonté politique il y a, ceci devrait peut-être répondre en partie aux préoccupations des locaux quant à l'avenir du foncier.
Le message d'un besoin de communication et d'échange entre la population locale et ses représentants est passé. Sera-t-il entendu, l'avenir nous le dira ...
En tout état de cause, au delà des activités des uns et des autres, il a été également précisé qu'il conviendrait de s'interroger sur le sens de nos vies et les valeurs qu'on entend promouvoir au sein des vallées.
Prochaine réunion sur le thème de l'habitat participatif au Centre culturel d'Ancizan le 18 mars avec l'intervention de Bruno Thouvenin.
Philippe Villette
Il fût un temps où les départements et les institutions avaient une politique de séjour permettant à leurs jeunes administrés de venir "s'oxygéner" et apprendre à la montagne ...
Depuis, la vétusté des centres, la mise en place de normes de sécurité et d'encadrement, les comportements plus indivualistes ainsi que le renchérissement des coûts de séjour ont peu à peu rendu difficile leur fréquentation.
Ainsi, proche du centre Oxygers, à Jézeau, se situait la colonie La Soulane, propriété du département des Landes.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, voici l'histoire de cette colonie qui accueillait jusqu'à 2000 enfants par an. Une réalisation de Landes Public TV en 2015 : https://youtu.be/wEmpRQwfYzY